Le brevet est un outil essentiel pour protéger et valoriser une invention. Découvrez les conditions d’obtention et les démarches à suivre pour obtenir un brevet en toute sérénité.
Qu’est-ce qu’un brevet et pourquoi est-il important ?
Un brevet est un titre de propriété intellectuelle délivré par l’État, qui confère à son titulaire un monopole d’exploitation pour une durée limitée. En échange, l’inventeur doit divulguer sa création au public, permettant ainsi de stimuler la recherche et l’innovation.
L’obtention d’un brevet permet notamment :
- De protéger son invention contre la contrefaçon et l’exploitation illicite
- D’améliorer sa position concurrentielle
- De valoriser son entreprise ou son portefeuille de technologies
- De négocier des licences d’exploitation ou de céder ses droits à des partenaires
Les conditions d’obtention d’un brevet : nouveauté, activité inventive et application industrielle
Pour être brevetable, une invention doit répondre à trois critères fondamentaux :
- Nouveauté : l’invention ne doit pas être comprise dans l’état de la technique antérieur, c’est-à-dire qu’elle ne doit pas avoir été déjà divulguée au public (par écrit, oralement ou par une utilisation). La recherche d’antériorités est donc une étape primordiale pour vérifier la nouveauté de l’invention.
- Activité inventive : l’invention ne doit pas découler de manière évidente de l’état de la technique pour un homme du métier. Autrement dit, elle doit présenter un caractère inventif ou impliquer une « démarche non évidente ».
- Application industrielle : l’invention doit être susceptible d’application industrielle, c’est-à-dire qu’elle doit pouvoir être fabriquée ou utilisée dans un secteur industriel.
Certaines créations sont en outre exclues du domaine des brevets, notamment les découvertes, les théories scientifiques, les méthodes mathématiques, les créations esthétiques et les programmes d’ordinateur en tant que tels.
Les démarches à suivre pour obtenir un brevet
La procédure de dépôt d’un brevet varie selon les pays et les organismes compétents. En France, par exemple, c’est l’Institut National de la Propriété Industrielle (INPI) qui est chargé de délivrer les brevets. Voici un aperçu des principales étapes à suivre :
- Réaliser une recherche d’antériorités pour s’assurer que son invention est nouvelle et inventive
- Rédiger le dossier de demande de brevet, qui comprend notamment un descriptif détaillé de l’invention, des revendications définissant précisément l’étendue de la protection souhaitée, et éventuellement des dessins ou schémas
- Déposer le dossier auprès de l’organisme compétent (INPI en France), en payant les taxes correspondantes
- Attendre l’examen de la demande par l’organisme compétent, qui vérifiera si les conditions d’obtention sont remplies et pourra émettre des objections ou demander des modifications
- Si la demande est acceptée, procéder au paiement des taxes de délivrance et de publication du brevet
- Maintenir le brevet en vigueur en payant les taxes annuelles requises.
Il est vivement recommandé de faire appel à un conseil en propriété industrielle ou à un avocat spécialisé pour accompagner ces démarches, afin d’optimiser la rédaction du dossier et d’anticiper d’éventuelles difficultés.
Les différentes catégories de brevets : national, européen et international
Selon les besoins et les moyens de l’inventeur, il existe plusieurs options pour protéger son invention :
- Le brevet national, qui offre une protection limitée au territoire du pays dans lequel il est délivré. Il convient notamment aux inventions destinées à être exploitées localement.
- Le brevet européen, qui permet d’obtenir une protection dans plusieurs pays membres de la Convention sur le brevet européen. La demande est centralisée auprès de l’Office européen des brevets (OEB), puis chaque pays concerné procède à la validation nationale du brevet.
- Le brevet international, qui s’appuie sur le système du Traité de coopération en matière de brevets (PCT). Il permet de déposer une demande unique auprès de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), qui sera ensuite examinée par les offices nationaux ou régionaux des pays membres. Le brevet international facilite ainsi la procédure et retarde les coûts liés à la traduction et aux taxes nationales.
Chaque option présente des avantages et des inconvénients, notamment en termes de coûts, de délais et d’étendue géographique de protection. Un conseil en propriété industrielle ou un avocat spécialisé pourra vous aider à déterminer la stratégie la plus adaptée à votre situation.
Les obligations du titulaire d’un brevet : exploitation, maintenance et défense
Obtenir un brevet ne suffit pas à garantir une protection efficace et pérenne. Le titulaire doit également :
- Exploiter son invention dans un délai raisonnable (généralement 3 ans après la publication du brevet), sous peine de voir sa protection réduite ou annulée. L’exploitation peut prendre différentes formes, comme la fabrication, la commercialisation ou l’octroi de licences d’utilisation.
- Payer les taxes annuelles pour maintenir le brevet en vigueur, généralement pendant une durée maximale de 20 ans.
- Défendre son brevet en cas de contrefaçon ou de litige, en engageant les procédures judiciaires et extrajudiciaires appropriées. Le titulaire peut également être amené à prouver la validité de son brevet si celui-ci est contesté par un tiers.
La gestion d’un portefeuille de brevets est donc une activité complexe et exigeante, qui requiert l’appui d’experts en propriété intellectuelle et en droit des brevets.
Un guide complet pour aborder sereinement les conditions d’obtention d’un brevet
Cet article a abordé les principales conditions d’obtention d’un brevet, ainsi que les démarches à suivre et les options disponibles pour protéger une invention. Les inventeurs sont encouragés à se rapprocher d’un conseil en propriété industrielle ou d’un avocat spécialisé pour optimiser leur stratégie de protection et tirer pleinement parti des avantages offerts par les brevets.